JURAJ SLAFKOVSKY | Trois bonnes raisons de brûler la première année de son contrat d'entrée

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J�r�me Couture
8 novembre 2022 (0h01)

Quoiqu'on en dise, quoiqu'on en fasse, le Canadien va faire jouer Juraj Slafkovsky pour un dixième match cette saison. Il brûlera ainsi la première année de son contrat d'entrée dans la LNH.

Cette façon de procéder est devenue courante avec les futures vedettes. C'est arrivé l'an passé avec Lukas Reichel des Blackhawks de Chicago. Il a joué tout juste 11 matchs avant d'être renvoyé dans la ligue américaine et de dominer outrageusement comme nous le rappel Scott Powers journaliste pour The Athletic.

On procède ainsi pour améliorer le rapport de force en prévision de la prochaine négociation contractuelle. Voici les trois arguments à l'appui.

Plus petite est la production durant le contrat d'entrée, plus petite sera la valeur du contrat suivant. C'est particulièrement important pour la dernière année du contrat. Slafkovsky sera un meilleur joueur à 21 ans qu'à 20 ans. Faire glisser son contrat d'entrée ne ferait qu'améliorer sa production. Le contrat d'entrée de Nick Suzuki a été retardé deux fois. On a vu ce qu'il en a coûté pour le garder à long terme (8 ans, 7,875 M$). Cela n'est pas à l'avantage du Canadien du strict point de vue contractuel.

Plus vite se termine le contrat d'entrée, plus il y aura d'options disponibles pour éviter l'arbitrage salarial. Un joueur autonome avec restriction (RFA) qui a quatre années d'expérience ou moins dans la LNH n'est pas admissible à l'arbitrage. Pour permettre au joueur de prouver sa valeur, l'option du contrat d'un an à faible valeur devient alors une voie de passage dans la négociation qui suit le contrat d'entrée. Slafkovsky n'aurait donc pas encore droit à l'arbitrage sur un éventuel troisième contrat de ce type. Un contrat de plus long terme à coût raisonnable parce qu'il n'est pas soumis à l'arbitrage est aussi possible. C'est l'exemple de Kirby Dach (4 ans, 3,362 M$) qui a permis de retarder le droit à l'arbitrage.

Officialiser le contrat d'entrée envoie un message de respect et de confiance envers le joueur et maximise les chances de le signer à plus long terme. Même s'il renvoie Slafkovsky dans les mineurs, le Canadien démontre qu'il souhaite voir sa future vedette évoluer dans la LNH. Peu de premiers choix au total ont vu leur contrat d'entrée être retardé. Ça enverrait un très mauvais signal.

Le premier choix au total du dernier encan de la LNH est peut-être quelque chose comme un grand joueur de hockey. Sauf que la mise en échec légale du petit Marco Rossi sur le gros Slafkovsky a montré que le jeune n'est peut-être pas tout à fait prêt pour le hockey nord-américain.

Pour le CH, Slafkovsky est un projet de long terme. Un petit détour dans le hockey junior serait de bon augure pour son développement. Ses droits appartiennent actuellement aux Otters d'Erie dans la ligue junior de l'Ontario (OHL).