On pourrait parler du français. Le hockey est un sport qui se joue en anglais. Pour gravir les échelons, il faut maîtriser la langue de Shakespeare. Pour se rendre au sommet, il faut inévitablement passer par la case « développement d'une langue seconde ». Mais ce n'est pas ça.
On pourrait aussi parler du fait que le hockey est une business où des chums embauchent des chums qui eux-mêmes embaucheront des chums. Juste à voir comment Jeff Gorton a mis en place des personnes proches de lui pour les postes clés qui devaient être comblés dans l'organisation. Kent Hughes, Martin St-Louis, Nick Bobrov et Vincent Lecavalier ont tous de nombreuses connexions entre eux. Ça explique aussi pourquoi ce sont toujours les mêmes entraîneurs et directeurs généraux qui reviennent congédiement après congédiement. Mais ce n'est pas ça non plus.
C'est à la suite d'un commentaire de Yanick Lévesque, l'un des co-animateurs de l'émission, que l'ex-entraîneur du Lightning de Tampa Bay et des Sénateurs d'Ottawa a exposé son observation. Lévesque mentionnait que ça faisait du bien de voir enfin un entraîneur émotif comme Martin St-Louis derrière le banc des Canadiens de Montréal. Selon lui, l'organisation tend à prioriser des hommes plus calmes, citant Claude Julien et Dominique Ducharme en exemple.
Guy Boucher a pris la balle au bond. Il avoue avoir lui-même dû s'adapter à la réalité de la Ligue nationale et chez Hockey Canada :
Vous avez certainement déjà entendu dire que les Québécois ont le sang chaud? Que nous sommes émotifs et que ce trait de caractère proviendrait de nos origines latines? Selon celui qui est reconverti en analyste à télévision actuellement, ce serait un frein majeur à l'embauche des hommes de hockey d'ici.
Quand on entend ça, on pense directement à Patrick Roy. Il a exactement ce profil-là et on sait que ça joue dans la balance au moment d'embaucher un entraîneur à Montréal. On sait aussi que son départ sans avertissement du Colorado lors de son passage à la barre de l'équipe inquiète grandement les autres organisations. Patrick a le luxe de pouvoir partir n'importe quand et de retourner avec ses Remparts à Québec.
Pour nous, c'est une révélation. C'est quand même incroyable que ce type d'embûches existe. Que ce trait de caractère très présent dans la culture québécoise soit un frein majeur à l'ascension de personnes très compétentes. Ça jette une lumière complètement différente sur la situation.
Ça rend surtout les Canadiens encore plus importants dans l'accessibilité à la LNH pour les gens d'ici et pour leur offrir une première chance de se faire valoir dans la grande ligue.
Crédit : RDS - On jase