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Guy Boucher propose une explication surprenante au manque d'entraîneurs d'ici dans la LNH

PUBLICATION
J-B. Gagné
19 février 2022  (11h34)
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De passage au populaire podcast « On jase » de RDS, Guy Boucher a fait une révélation importante qui pourrait expliquer, en partie du moins, pourquoi peu d'entraîneurs issus du Québec atteignent la LNH.

On pourrait parler du français. Le hockey est un sport qui se joue en anglais. Pour gravir les échelons, il faut maîtriser la langue de Shakespeare. Pour se rendre au sommet, il faut inévitablement passer par la case « développement d'une langue seconde ». Mais ce n'est pas ça.

On pourrait aussi parler du fait que le hockey est une business où des chums embauchent des chums qui eux-mêmes embaucheront des chums. Juste à voir comment Jeff Gorton a mis en place des personnes proches de lui pour les postes clés qui devaient être comblés dans l'organisation. Kent Hughes, Martin St-Louis, Nick Bobrov et Vincent Lecavalier ont tous de nombreuses connexions entre eux. Ça explique aussi pourquoi ce sont toujours les mêmes entraîneurs et directeurs généraux qui reviennent congédiement après congédiement. Mais ce n'est pas ça non plus.

C'est à la suite d'un commentaire de Yanick Lévesque, l'un des co-animateurs de l'émission, que l'ex-entraîneur du Lightning de Tampa Bay et des Sénateurs d'Ottawa a exposé son observation. Lévesque mentionnait que ça faisait du bien de voir enfin un entraîneur émotif comme Martin St-Louis derrière le banc des Canadiens de Montréal. Selon lui, l'organisation tend à prioriser des hommes plus calmes, citant Claude Julien et Dominique Ducharme en exemple.

Guy Boucher a pris la balle au bond. Il avoue avoir lui-même dû s'adapter à la réalité de la Ligue nationale et chez Hockey Canada :

« Ça, c'est typiquement québécois. Ce n'est pas perçu comme ça ailleurs et ce n'est pas bienvenu. [...] C'est perçu comme un manque de contrôle des émotions et que tu envoies ça à tes joueurs. Ça crée de l'incertitude et de l'émotion de plus à gérer. C'est pour ça que tu ne vois pas ça beaucoup dans la ligue! » - Guy Boucher

Vous avez certainement déjà entendu dire que les Québécois ont le sang chaud? Que nous sommes émotifs et que ce trait de caractère proviendrait de nos origines latines? Selon celui qui est reconverti en analyste à télévision actuellement, ce serait un frein majeur à l'embauche des hommes de hockey d'ici.

Quand on entend ça, on pense directement à Patrick Roy. Il a exactement ce profil-là et on sait que ça joue dans la balance au moment d'embaucher un entraîneur à Montréal. On sait aussi que son départ sans avertissement du Colorado lors de son passage à la barre de l'équipe inquiète grandement les autres organisations. Patrick a le luxe de pouvoir partir n'importe quand et de retourner avec ses Remparts à Québec.

« Ici, on veut voir des gens avec des émotions. Mais ailleurs, c'est le contraire. On veut voir des gens en contrôle de leurs émotions. [...] Partout où j'ai été, celui qui est en position de leadership doit faire bien attention à sa gestion des émotions et ça, c'est unanime ailleurs! C'est une question de culture et de perception. Le leadership, c'est perçu comme une position où tu dois démontrer du calme sous la pression, tu dois transmettre la confiance, tu dois être en mesure de ne pas t'étaler émotionnellement pour ne pas nuire à ceux à qui ça ne bénéficie pas. La preuve, quand un entraîneur est émotionnel avec un arbitre, on lui donne 25 000$ d'amende! » - Guy Boucher

Pour nous, c'est une révélation. C'est quand même incroyable que ce type d'embûches existe. Que ce trait de caractère très présent dans la culture québécoise soit un frein majeur à l'ascension de personnes très compétentes. Ça jette une lumière complètement différente sur la situation.

Ça rend surtout les Canadiens encore plus importants dans l'accessibilité à la LNH pour les gens d'ici et pour leur offrir une première chance de se faire valoir dans la grande ligue.

Crédit : RDS - On jase

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